Les milieux annexes

On entend par milieux annexes ou annexes hydrauliques tous les espaces ne faisant pas partie du cours d’eau mais étant connectés à celui-ci. Cette connexion peut-être de surface, elle est alors visible, ou via le sous-sol.

Ces milieux jouent un rôle important dans le bon fonctionnement du cours d’eau :

  • en régulant les crues (par formation des zones d’expansion où le cours d’eau déborde),
  • en soutenant les débits d’étiage (en restituant en été l’eau accumulée l’hiver),
  • en favorisant la biodiversité et la présence d’habitats naturels (zones de reproduction de nombreuses espèces, nurseries de jeunes poissons, etc.).

Les zones humides

Les zones humides jouent un rôle crucial dans la protection de l’environnement et la préservation de la biodiversité. Cependant, ces habitats fragiles sont soumis à de nombreux enjeux tels que la pollution, l’urbanisation et la modification du régime hydrique, ce qui peut avoir des conséquences dévastatrices pour l’écosystème et les services écosystémiques qu’ils fournissent. Depuis 1975, c’est 35 % des zones humides qui ont disparu.

Pour ces raisons, la Commission Locale de l’Eau du SAGE Èvre-Thau-St Denis a décidé de préserver ce patrimoine hydrologique à travers la réalisation d’inventaires communaux conduisant leur inscription dans les documents d’urbanisme.

Deux critères cumulatifs permettent d’identifier une zone humide : l’hydromorphie (humidité) du sol et la présence d’une végétation caractéristique dite hygrophile.

Sur les bassins versants du SMiB, on peut retrouver les milieux suivants :

  • les prairies humides de bas fond,
  • les prairies inondables,
  • les bandes boisées le long des rives (rivulaires),
  • les mares.

Une zone humide telle que définie dans la Loi sur l’Eau de 1992, est « un terrain exploité ou non, habituellement inondé ou gorgé d’eau douce, saumâtre ou salée, de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année.

Ces milieux humides remplissent de nombreuses fonctions classées en 3 catégories.

  • Les fonctions hydrologiques

Les milieux humides permettent une rétention de l’eau dans le territoire en fonctionnant comme des éponges, et une réduction des à-coups hydrauliques en stockant l’eau. Cette réduction des pics de crues va permettre de diminuer le débit de pointe (débits maximum de la crue). C’est un bénéfice majeur pour les villes sujettes aux inondations.

Ce stockage d’eau des crues va aussi permettre, via les infiltrations, de recharger les nappes phréatiques en profondeurs et les annexes hydrauliques des cours d’eau.

Les zones humides peuvent aussi restituer l’eau en période d’étiage (basses eaux). Grâce à cela, les zones humides jouent un rôle de soutien à l’étiage pour les cours d’eau.

Les zones humides sont donc de véritables éponges qui peuvent emmagasiner de l’eau en période de crues, réduire les risques d’inondation et alimenter les cours d’eau en période d’étiage.

  • Les fonctions écologiques

La complexité des milieux humides (nature des sols, la variabilité des niveaux d’eau, la végétation etc.) permet la présence d’habitats diversifiés. En France 50% des oiseaux dépendent des zones humides. De nombreux espèces protégées résident ou dépendent des zones humides comme les amphibiens (tritons, grenouilles…) et les odonates (l’Agrion de mercure, l’Agrion mignon).

  • Les fonctions physico-chimiques

Les zones humides jouent un rôle important dans le cycle de l’azote et permettent notamment d’éviter le développement d’algues toxiques lors que les eaux sont trop chargées en azote (phénomène d’eutrophisation).

Elle permet aussi d’éviter une accumulation d’ammoniac dans l’eau qui, à une certaine dose, est mortelle pour les organismes. En plus de jouer un rôle dans la rétention de matière en suspension par effet de filtre, les zones humides sont des zones tampons qui permettent de réduire les pollutions dans les milieux aquatiques.

Même si l’on distingue 3 fonctions différentes aux zones humides, il faut comprendre que les effets sont en interrelation, par exemple le stockage de l’eau va favoriser la diversité du couvert végétal et des sols. Cette diversité va donner lieu à la mise en place d’épuration.

Compenser la perte de services des zones humides coûte 5 fois plus cher que de les préserver.

Les boires

La boire est un terme utilisé pour désigner un bras mort de la Loire. Un bras mort est un chenal abandonné par le fleuve qui a privilégié son cours principal. Il est le vestige du fonctionnement passé du cours d’eau.

Les boires présentent une diversité de formes, d’âge, de biodiversité et de fonctionnement. Elles participent pleinement à l’équilibre du milieu aquatique. Leurs intérêts patrimoniaux et fonctionnels sont indéniables car elles composent à elles seules de véritables écosystèmes.

Ces anciens bras de cours d’eau, sont encore fortement rattachés à la dynamique fluviale dont ils sont issus. Ce sont des milieux dynamiques soumis à divers facteurs notamment écologiques et physiques.

Ils sont le siège d’atterrissements progressifs par dépôt de sédiments, apportés par le cours d’eau lors des crues.